Architecture urbaine : thèmes et problématiques

2. I. Complexité du fait urbain : Echelles d’interventions multiples

Concevoir le projet architectural dans son cadre urbain requiert est une prise de conscience de l’essence même du fait urbain reconnu comme systémique[1].

La ville est un organisme complexe, doté comme chaque organisme d’une forme (morphologie), d’un fonctionnement (physiologie) et d’une évolution dynamique. Cette complexité agit par ses trois caractéristiques de la nature organique :

1.     Morphologie : Hétérogénéité des composants-systèmes :

De part leur morphologie, on reconnaît les systèmes suivants :

  1. Le site : environnement, paysage, ressources, terrain,
  2. Le parcellaire : découpage du sol
  3. La voirie : l’accessibilité et les réseaux urbains. Ces derniers relient à la fois les batiments, les quartiers les villes et les territoires. (voir simulateur Twitter – space syntax)
  4. Le cadre bâti
  5. Les espaces libres.

2.     Morphologie : Superposition des échelles :

Les échelles s’interpénètrent, mais conservent une autonomie de fonctionnement horizontal.

  1. Le territoire,
  2. la ville,
  3. le quartier,
  4. le bâtiment.

1.     Le fonctionnement –physiologie :

Le contenu de tout système urbain qui lui permet de fonctionner :

  •          une démographie,
  •          une société,
  •          une économie,
  •          une culture,
  •          une gouvernance.

2.     L’évolution dans le temps : la croissance urbaine

La ville évolue, à la fois dans sa forme et dans son fonctionnement. La croissance urbaine et ses phases historiques doivent être prises en compte par le projet urbain. Un projet aujourd’hui en périphérie, peut-il devenir demain un nouveau centre ? En à-t-il l’envergure ? La flexibilité et la prévoyance sont de mise ?

·         Exemple : Que sera le quartier El-Alia ou celui du « Course » à Biskra dans 20 ans ? Quels équipements prévoir pour cette échéance ?

3.     Enjeux de la Planification urbaine et la vision globale de la ville : centre et périphérie – croissance urbaine

Cette ville-organisme et de part sa physiologie complexe évolue dans le temps. Il en ressort une échelle différente des villes : petites, moyennes, grandes, métropoles, mégapoles. Des rapports entre centre, périphérie, péri-centres,  apparaissent. Des problématiques d’accessibilité, de fonctionnement des territoires, de pauvreté, de conflits sociaux apparaissent. Ces problèmes appellent une gouvernance pertinente.

Leur prédiction nécessite une PLANIFICATION JUDICIEUSE, notamment des orientations de la croissance urbaine, en développant l’activité économique, le bien être social, la propreté de l’environnement et la préservation des différentes ressources.

L’activité de l’architecte est sensée s’inscrire dans cette dynamique de traitement de problèmes d’ordre global. « Penser globalement, agir localement ».

4.     Villes, identité et consciences : La valeur du Lieu

Les villes sont aussi une conscience, une identité, laquelle appelle une esthétique particulière de ses formes bâtis et de ses modes d’être sociaux. L’imbrication de ces volets éthiques participent à former des Lieux dans la ville[2].

Face à cette complexité, l’architecture du projet d’Architecture urbaine est en mesure d’appréhender cette complexité afin de mieux positionner son projet architectural ou son intervention urbaine dans ce contexte complexe.

Il est en mesure de le doter d’un programme adapté, d’une expression architecturale, d’une morphologie propre, d’une accessibilité, d’un rapport recherché à l’espace urbain. Il doit en outre limiter son empreinte énergétique et favoriser un épanouissement social.


[1] De système, système urbain.

[2] Voir les livres et les ecrits de Christian Norberg Schulz.