Exercice 2

Exercice 2

Analysez l’emploi de « on » dans le dernier paragraphe du texte de Maupassant et dans le texte de Henri Bosco ci-dessous.

Quelle singulière idée j’ai eue, vraiment, ce soir-là, de choisir pour reine Mlle Perle ! Je vais tous les ans faire les rois chez mon vieil ami Chantal. Mon père, dont il était Je plus intime camarade, m’y conduisait quand j’étais enfant. J’ai continué ; et je continuerai sans doute tant que je vivrai, et tant qu’il y aura un Chantal en ce monde.

Les Chantal, d’ailleurs, ont une existence singulière ; ils vivent à Paris, comme s’ils habitaient Grasse, Yvetot ou Pont-à-Mousson.

Ils possèdent, auprès de l’Observatoire, une maison dans un petit jardin. Ils sont chez eux, là, comme en province.

De Paris, du vrai Paris, ils ne connaissent rien, ils sont si loin, si loin ! Parfois, cependant, ils y font un voyage, un long voyage. Mme Chantal va aux grandes provisions, comme on dit dans la famille. Voici comment on va aux grandes provisions.

(Guy de Maupassant, « Mademoiselle Perle », La Petite Roque, Livre de Poche, 1964.)

 

En août, dans nos pays, un peu avant le soir, une puissante chaleur embrase les champs. Il n’y a rien de mieux à faire que de rester chez soi, au fond de la pénombre, en attendant l’heure du dîner. Ces métairies que tourmentent les vents d’hiver et que l’été accable, ont été bâties en refuge et, sous leurs murailles massives, on s’abrite tant bien que mal de la fureur des saisons.

Depuis dix ans j’habite le mas Théotime. Je le tiens d’un grand-oncle qui portait ce nom. Comme il est situé en pleine campagne, la chaleur l’enveloppe et, du moment que juillet monte, on n’y peut respirer avec plaisir qu’aux premières heures du jour ou bien la nuit. Encore faut-il qu’il passe un peu de brise. Alors on peut se tenir près de la source, sous le buis, car c’est là qu’on rencontre un air doux, qui sent l’eau vive et la feuille.

J’étais seul et je jouissais de cette solitude qu’exaltait la chaleur environnante.

Tous les volets mi-clos, dans la maison, il faisait assez frais. À peine si parfois on entendait le frémissement d’une mouche enivrée par un rais de lumière qui filtrait d’une fente.

(Henri Bosco, Le Mas Théotime, Gallimard.)


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