Activité 01 :

Dans un article intitulé « la grammaire entre théorie et pédagogie », paru dans la revue «  Le français aujourd’hui »[1], quatre acceptions relatives à la définition du mot « grammaire » ont été sélectionnées :

1.      La grammaire comme science, comme théorie de la langue visant à la description et à la connaissance des règles de fonctionnement de la structure linguistique.

2.      La grammaire comme ensemble de règles ou de principes prescriptifs, normatifs, visant à fournir la connaissance et le modèle d’un usage particulier de la langue identifié comme « bon usage ».

3.      La grammaire comme une espèce particulière de livre contenant les « règles » d’une langue.

4.      La grammaire comme le système lui- même de la langue, sa structure.

Question :

-          Dans les acceptions 1, 2, 3, la grammaire est une pratique (scientifique/ pédagogique) et un discours lisible dans un objet manufacturé, un livre de « grammaire » (scientifique et/ou pédagogique). Expliquez ce constat.

Activité 02 :

Jean Pierre Cuq dans son Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde propose quatre acceptions pour définir la grammaire :

A-       « Un principe d’organisation propre à une langue intériorisée par les usages de cette langue. On peut ainsi dire les locuteurs connaissent la grammaire de leur langue. »

B-       « Une activité pédagogique dont l’objectif vise à travers l’étude des règles caractéristiques de la langue, l’art de parler et écrire correctement. On parle parfois de la grammaire d’enseignement. »

C-        « Une théorie de fonctionnement interne de la langue : l’objet d’observation et ici constitué en fonction des concepts théoriques adoptés on parlera par exemple de grammaire générative, de grammaire pédagogique, de grammaire spéculative. »

D-       « Les connaissances intériorisées de la langue cible que se construit progressivement la personne qui apprend une langue. » (Cuq, 2003 :118)

Question :

-          La didactique des langues est directement concernée par deux de ces acceptions. Lesquelles ? Dites pourquoi.

Activité 03 :

Les débuts de la grammaire générale[2]

C’est que, dans la deuxième moitié du siècle, la référence à Port-Royal est l’indice même de la légitimité. Il convient de s’attarder sur ce petit livre de 108 pages, paru en 1660, la Grammaire générale et raisonnée, qui va jouir d’un destin surprenant. Il connait aussitôt, en France et dans les pays limitrophes, pour longtemps, un succès énorme ; partout, la Grammaire est sinon adoptée, du moins lue, discutée. De nos jours encore, elle a été prise comme le signe même d’une révolution épistémologique par M. Foucault dans Les mots et les choses (1966), comme la métaphore suprême du rationalisme triomphant dans l’analyse des langues par N. Chomsky dans ses Cartesian linguistics (1966). Étonnante exaltation qui a eu ses détracteurs. Pour certains historiens comme A. Joly ou A. Itkonen, l’originalité de la grammaire de Port-Royal est une illusion, un fantasme ; et pour toutes les propositions de Port-Royal, on peut identifier des sources. Nul ne le niera, si l’on veut bien rattacher cette identification à un trait constant de l’histoire des grammaires ; le filet des concepts tissé autour d’Aristote et des Stoïciens a été constamment repris, jusque chez les auteurs contemporains ; à la différence des mathématiques qui, comme l’a montré J. Desanti dans ses Idéalités mathématiques, ont une histoire qui est une suite de mutations, fondées sur des systèmes conceptuels différents, l’histoire de la grammaire est une succession de remaniements, disposant, selon des vecteurs différents, des concepts d’analyse et des notions remarquablement stables, tout aussi stables que le stock d’exemples de base qui les justifient…

Questions :

-          « la référence à Port-Royal est l’indice même de la légitimité. » En se référent à ce qui a été étudié, donnez une explication au mot souligné.

-          « De nos jours encore, elle a été prise comme le signe même d’une révolution épistémologique par M. Foucault dans Les mots et les choses (1966) ». En quoi consiste cette révolution citée dans le texte de Chevalier ?

-          « …comme la métaphore suprême du rationalisme triomphant dans l’analyse des langues par N. Chomsky… ». Expliquez l’expression soulignée.

-          « …l’histoire de la grammaire est une succession de remaniements… ». Donnez deux exemples de ces remaniements.

Activité 04 :

Principes essentiels du structuralisme[3]

Le linguiste travaille sur un corpus qui est la manifestation matérielle de la compétence linguistique d’un ou de plusieurs individus. Le fonctionnement d’une langue dépend en effet de règles que les locuteurs appliquent individuellement sans avoir une conscience explicite du système dont elles dépendent.

Pour décrire ce système et en dégager les règles de fonctionnement, le linguiste observe tout d’abord les comportements linguistiques. En cela, la linguistique est une science empirique. Mais elle est également une science théorique ; sur la base de ses observations, le linguiste construit une théorie ou un modèle destinés à expliquer le fonctionnement de la compétence linguistique.

Il doit par conséquent :

-          observer attentivement des manifestations linguistiques concrètes

-          les décrire avec un maximum de détails

-          construire, à partir des faits observés, des hypothèses, des règles et des lois ;

-          élaborer un modèle linguistique cohérent expliquant le fonctionnement de la langue en s’appuyant sur l’ensemble des hypothèses, règles et lois.

Le linguiste étudie la langue. Son objectif est de faire l’inventaire de ses unités constitutives et d’en dégager les règles de fonctionnement à différents niveaux de structures (phonologiques, morphologiques, syntaxiques). La linguistique structurale est toujours taxinomique.

Pour cela, il faut travailler sur ce qui est commun aux usagers d’une langue donnée. La langue est sociale et indépendante de l’individu. La parole, au contraire, est la partie individuelle de la langue. Elle est soumise à diverses variations (régionales, idiosyncrasiques, etc.). Son étude reste secondaire tant que les règles générales du fonctionnement de la langue ne sont pas établies et inventoriées.

Questions :

-          « Le fonctionnement d’une langue dépend en effet de règles que les locuteurs appliquent individuellement sans avoir une conscience explicite du système dont elles dépendent ». Expliquez l’expression soulignée.

-          « La linguistique structurale est toujours taxinomique ». Que signifie le mot souligné ?

-          « …construire, à partir des faits observés, des hypothèses, des règles et des lois ». Comment appelle-t-on ce procédé ?



[1] « La grammaire entre théorie et pédagogie », Le français aujourd'hui, vol. hs01, no. 5, 2011, pp. 9-20.

[2] Chevalier,  Jean-Claude, « Les débuts de la grammaire générale », dans : Jean-Claude Chevalier éd., Histoire de la grammaire française. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 1996, p. 48-61. URL : https://www.cairn.info/histoire-de-la-grammaire-francaise--9782130465898-page-48.htm

[3] Billières, Michel, « Les principes généraux du structuralisme », document disponible sur : https://www.verbotonale-phonetique.com/principes-generaux-structuralisme/


Modifié le: dimanche 21 avril 2024, 14:22