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Traits généraux
Conditions d'achèvement
- La définition lexicographique n’est pas une phrase complète ; elle a la forme d’une périphrase dont les éléments sont appelés les définissants (ou définisseurs), l’entrée étant le défini. La définition idéale devrait exprimer le défini et rien que le défini.
- Toute définition, à l’exception des définitions métalinguistiques est substituable au mot-entrée en raison de l’identité de la classe grammaticale du mot défini et du syntagme définitionnel (nom défini par un syntagme nominal, verbe par un syntagme verbal, etc.).
- La définition doit recourir à une métalangue claire et compréhensible ; faite pour expliciter le sens de mots supposés inconnus, elle devrait se plier au principe pédagogique qui veut que les définissants soient plus connus que le défini. De fait, ce principe ne peut être véritablement appliqué. On relève, par exemple, – mais les cas sont légion – que l’analyse de blaireau dans de nombreux dictionnaires comporte comme trait différenciateur plantigrade, terme moins courant que le mot vedette blaireau.
Les définitions dites encyclopédiques mentionnent, en règle générale, l’hyperonyme spécialisé ; par exemple, dans le PR, le terme pinnipède (définition de phoque), le terme camélidé (définition de chameau). La clôture du texte lexicographique, impliquant que tout mot utilisé dans une définition soit lui-même défini, n’est pas toujours respectée (le terme camélidé est absent de la nomenclature du PR).
- La définition, comme l’exemple, transmet des contenus culturels, des stéréotypes sociaux des représentations de la société.
Dans sa première édition (1906), le PLI définit le mot femme de la façon suivante : « Compagne de l’homme ; épouse. Celle qui est ou a été mariée. » Cette définition marquée par l’idéologie pouvait, sans doute, être en accord avec les valeurs de son temps. Mais elle est restée inchangée dans le PLI jusqu’en 1958. Ce n’est qu’en 1971, c’est-à-dire avec un retard considérable par rapport à l’évolution de la société, que femme est défini dans le PLI comme « être humain de sexe féminin ».
– 1977 I 1 Union légitime d’un homme et d’une femme […]. Mariage civil, contracté devant l’autorité civile. Mariage religieux, qui, en France, suit le mariage civil des personnes ayant une religion […].
– 1993 I Union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi […]. Mariage civil, contracté devant l’autorité civile, seul valable juridiquement en France. Mariage religieux. Liens du mariage […]. La reformulation de la définition, à l’occasion de la refonte de 1993, « union légitime d’un homme et d’une femme » devenant « union légitime de deux personnes », reflète
les nouvelles législations, quitte à les anticiper quelque peu en ce qui concerne la situation législative en France. Parallèlement sont modifiées, de façon significative, les définitions des syntagmes mariage civil et mariage religieux ; en 1977, mariage civil et mariage religieux étaient traités sur un pied d’égalité, en 1993, seul mariage civil est défini.
Modifié le: lundi 1 juillet 2024, 19:04